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Christèle : le gynécologue a minimisé les risques

Après ce parcours du combattant je désirais apporter mon témoignage. 
Implantée en 2015 en Bretagne,  j' avais 41 ans, 3 enfants et je souhaitais une contraception définitive. Je consulte donc mon gynécologue qui me propose les Essure en minimisant les risques en comparaison de la ligature des trompes. Je réfléchis pendant 3 mois et j' avoue être en colère contre moi même car je n' ai pas cherché de renseignements très approfondis sur internet. Je faisais confiance à mon gynécologue comme toutes les adhérentes.
Avril 2015, c' est parti en ambulatoire je reste la journée, anesthésie générale... j'ai donc laissé mon insouciance, ma santé et ma quiétude dans ce bloc... mais je ne m' en apercevrai que plus tard.
Au réveil le gynécologue me dit qu'il a eu quelques difficultés à poser le droit en raison de contractions utérines (mon corps devait dire non à cette cochonnerie qu' on lui imposait). Bref il me dit que tout est OK, que j' aurai quelques saignements pendant 1 semaine et que tout rentrerait dans l' ordre... 
Visite 1 mois après pour vérification il me dit que les essure sont en place...
A cet instant,  je ne pense même pas à vérifier le compte rendu opératoire (que je n' ai jamais eu et qu' on ne m'a pas fourni).
Les ennuis débutent juste après l'opération. Je saigne plus longuement que la semaine post-op prévue mais on me dit que c'est normal... J'ai des crampes abdominales, douleurs lombaires, je perds beaucoup de poids, je cumule cystite après cystite, fatigue chronique, anémie...
Vu que je suis quelqu'un d'actif, sportif, je fais un métier exigeant avec des responsabilités je ne peux me permettre de m'apitoyer sur mon sort. J'ai eu un accident de cheval 3 ans auparavant donc j'ai mis mes douleurs sur les séquelles de l'accident.  
Mon médecin  me dit que je suis épuisée et me prescrit de l'ostéopathie, kiné... mes analyses sanguines montrent une anémie chronique pas étonnant mes règles sont hémorragiques depuis la pose des essure. 
Sans compter que dans la vie intime ça se complique...entre les règles hémorragiques, les douleurs après chaque rapport... 
On fait avec.
Je n' ai à aucun moment fait le lien. Après x déménagements et mutations...nous nous installons dans le Var. 
Et puis en octobre 2022,  j'ai 48 ans après quelques mois sans règles (depuis août ), quelques bouffées de chaleur... Je me dis que la ménopause se présente peut-être.
J'ai cependant une douleur pelvienne à droite assez intense je consulte donc un gynécologue pris sur doctolib à G. Vu que je viens d'arriver dans le sud, pas de gynécologue attitré… Bref après un entretien approfondi il me dit vous portez des essure... vous savez qu'on n'en pose plus? ... qu' il y a eu beaucoup de problèmes avec certaines patientes ? On fait le point de mes douleurs : règles hémorragiques avec un arrêt de celles-ci  depuis août... Il me dit vous êtes jeune pour une ménopause mais il y a des cas de ménopause précoce.
Il me fait une échographie pour cette douleur à droite et là il me demande : combien d"essure vous a-t-on posé? Avez-vous votre compte rendu opératoire ? 
Et là tout s' effondre, il en manque un, le droit est absent... le gauche mal placé... et plusieurs fibromes. Le gynéco me prescrit une radio ASP pour vérifier où peut être le droit... à ce jour introuvable .
Ce gynécologue a été très attentif mais il n'opère pas, il faudra voir une de ses collègues. 
Je repars donc avec une radio à faire, une IRM et des analyses sanguines. 
Et là on commence à remonter le temps avec mon mari... pas de compte-rendu opératoire...  J'avais fait des clichés tous les 2 ans  pour mon dos suite à mon accident du coup on voit les essure en place mis jusqu' en juin  2020... où là n'est présent que le gauche... focalisés sur mon dos nous ne nous sommes même pas attardés sur les essure ni le radiologue ni mon médecin traitant non plus... 
Bref la conclusion après plusieurs radios et une IRM il a dû être évacué lors d'un épisode de règles hémorragiques.
Je demande donc à l' hôpital qui m'a implantée mon dossier médical. Ils ont mis 1 mois avant de me l'adresser et là stupeur et colère...
Pose approximative c'est écrit noir sur blanc... Me droit dépasse largement dans la cavité utérine et le gauche est perméable mal posé et dépasse jusqu'à la corne.
J'aurais pu tomber enceinte... et le gynécologue savait qu'ils étaient mal posés.. 
Il n'exerce plus donc inutile de faire 1400 km pour un entretien que je n'obtiendrai pas. Je décide donc de consulter à nouveau et je me rapproche de l'association. En lisant tous ces témoignages je me reconnais comme vous toutes...
Je remercie R.E.S.I.S.T. pour m' avoir transmis les coordonnées d'adhérentes avec qui j' ai pu échanger et j' ai pris le temps de décider de ce que je devais faire. 
Mon gynécologue m avait conseillé d'aller voir une collègue ce que j ai fait entre temps avant d'avoir mon compte-rendu d'implantation et là déception totale : elle me traite limite de menteuse que pour elle, les essure ne sont responsables de rien que si ça se trouve on m'en a mis un seul et que de toute façon elle m'aurait juste ligaturé les trompes sans enlever celui qui restait... en me disant vous avez pris la décision de porter des essure c'est définitif maintenant pas de retour possible en arrière...bref une femme que je ne reverrai jamais en consultation. Je suis sortie en pleurant. J' ai d'ailleurs dit à mon gynécologue que sa consœur était ignoble.
Sur conseil des adhérentes, un praticien sur Nice procède à l'explantation. Je prends rdv, j'appelle un lundi je précise que je suis porteuse d'essure la secrétaire me répond je vois c'est urgent et important, je vous cale un rdv vendredi.
Il m' a écoutée : on a posé les risques, entre temps j' avais reçu mon compte-rendu d'implantation, il a bien regardé tous mes résultats. Il me propose une hystérectomie totale (utérus trompes ovaires) avec ablation du col de l'utérus vu qu'il y a des antécédents de cancers dans ma famille proche. 
J'ai été explantée le 13 février en ambulatoire. Je suis encore en convalescence.
Depuis l'explantation, les 2 premières semaines sont fatigantes mais j'ai la pêche, je n'ai plus cette épée de Damoclès au-dessus de la tête, plus de douleurs lombaires...
Le chirurgien m'a appelée le lendemain chez moi pour voir comment j'allais. Une analyse des organes prélevés va être effectuée, je le revois la semaine prochaine pour vérifier les cicatrices. Et il reste disponible pour toutes les questions. J'ai appelé 2 fois et il m'a rappelé dans la foulée.
Merci à  l' association pour tout ce que vous nous apportez en soutien et en procédures pour la suite. 
Mon témoignage est un peu long désolée. 
Bon courage à toutes et tous (car il est vrai que le soutien de nos conjoints est très important).
Merci encore.