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Annabelle : Essure, l'empoisonnement

 

L’EMPOISONNEMENT

Le 11 septembre 2019 est un jour particulier, un jour où les larmes coulent car le diagnostic est tombé !

 

En 2015, mon gynécologue me conseille la méthode ESSURE comme contraceptif définitif, que j’accepte. Au départ de l’aventure, le médecin me dit qu’il faut un temps d’adaptation, ce que je trouve plus au moins normal. J’ai exprimé avoir des règles douloureuses et abondantes mais je me persuade que c’est normal «je retrouve un corps de jeune fille avec tous les désagréments», de toute femme. Ce genre de douleurs n’est pas souvent entendu ou compris.

 

De la douleur et de la fatigue permanente en me répétant sans cesse que c’est le prix à payer car je suis une femme !

 

J’ai envie de dire NON ! La douleur n’est pas une fatalité, ni un état de dépression, comme souvent entendu à demi-mots, la douleur est le résultat d’un MAL ! 

Les symptômes se sont installés petit-à-petit avec une fatigue générale, mal au ventre, mal au dos, céphalées, ménorragies, métrorragies…

 

Mais voilà, que depuis dix-huit mois (mars 2018), cela s’accélère et j’ai une réaction allergique sur tout le corps avec des démangeaisons. Mon médecin me conseille de prendre les traitements pour la gale. Évidement cela ne marche pas puisque ce n’est pas ça…

 

Je finis par voir un dermatologue qui me diagnostic un «lichen de peau». Malgré les traitements, toujours pas de guérison, et des démangeaisons sous les pieds, dans la paume de la main, le nombril, sans compter des douleurs pelviennes qui sont majorées lors de la miction.

 

J’ai l’impression qu’on m’arrache les « tripes ».J’ai des ballonnements accompagnés de diarrhées fulgurantes ou une constipation importante, je perds mes cheveux.

 

Ma libido qui s’est mise complètement en veille.Sans compter que les rapports sexuels sont douloureux voire insupportables pendant et après l’acte.

 

Professionnellement, j’ai des arrêts de travail à répétition qui ne sont pas compris par mon employeur.J’ai du mal à comprendre que mon corps s’affaiblit.

 

Il y a un an, je change de travail. J’essaye de me « rebooster », mais rien n’y fait, mon corps ne veut rien entendre et je les symptômes sont de plus en plus importants et difficiles à supporter. JE LUTTE contre eux sans relâche !!

 

Les vacances d’hiver approchent à grand pas et je me dis que je vais me reposer et que mon corps va reprendre le dessus… je m’en persuade !!

 

En janvier 2019, je reprends le travail et là, la descente en enfer s’amorce !

 

Mon état se dégrade de jour en jour, mon champ visuel s’altère. Je suis dans le brouillard j’ai les yeux qui sont larmoyants, je force pour voir. Mon visage se met à gonfler et je ne me reconnais plus dans le miroir.

 

Février 2019, mon médecin s’inquiète et me prescrit une batterie de tests, les résultats tombent : une infection important qui frôle la septicémie. Il s’en suit un traitement par piqûres d’antibiotiques à domicile réalisées par une infirmière.Mon médecin pense à une pyélonéphrite. Mais, j’ai une perte de concentration avec perte de mémoire et on met ça sur le compte de la fièvre.Après trois semaines, je reprends difficilement mes activités car je suis très fatiguée mais l’infection toujours présente recule.

 

Je reprends le cours de la vie marquée et très fatiguée. Les symptômes ne me quittent plus, avec une envie de dormir à chaque instant, des douleurs pelviennes, des douleurs à la miction, des ballonnements, des diarrhées, des sueurs. La pensée d’un éventuel rapport sexuel me donne des douleurs et provoque des contractions équivalentes à un accouchement. J’ai toujours du brouillard dans les yeux et une raideur dans la nuque.J’ai très mal à la tête, je suis prise de malaises, des douleurs musculaires et articulaires intenses et je n’ai plus de force.Ma tension artérielle proche de la limite sans dépasser le dix. Des douleurs au niveau des ovaires intenses (j’ai une impression qu’un petit singe se balade de branche en branche). 

JE SUIS ÉPUISÉE !

 

Mars 2019, voilà que rien ne vas plus ! Je ne peux plus me lever, je suis en burnout.

 

Mon médecin me prescrit des tests sanguins, urine, une IRM des poumons, des seins, des reins. La prise de sang est formelle : « taux de globules blanc trop élevé », donc infection et on repart sur un traitement antibiotique par piqûres.

 

Mon médecin me demande de prendre rendez-vous avec mon gynécologue ainsi qu’un rendez-vous en médecine interne pour élucider le mystère médical qui plane. En attendant tous les rendez-vous, je reprends le boulot encore une fois, mais je me sens vite dépassée car je perds la mémoire, je cherche mes mots, je me sens inefficace et évidemment incomprise de mon patron. 

 

Cela me perturbe tellement je me dis simplement qu’il faut que je m’occupe de moi, je me sens mourir à petit feu ! 

 

Je demande un entretien avec mon patron, je lui explique mon ressenti, ma fatigue générale, je comprends que cela le dépasse et que pour son chiffre d’affaire, mes arrêts de travail sont néfastes.

Je suis dévastée. Je lui demande de me faire une rupture conventionnelle qu’il accepte sans hésiter et, surtout, sans prendre en considération tout mon malaise.

 

Mi-juillet 2019, rechute avec arrêt de travail. Je m’enferme chez moi et demande de l’aide pour la garde de mes deux garçons. Je reste au repos total quinze jours. Mon corps est une loque en errance. Je passe mon temps à attendre les prochains rendez-vous médicaux prévu le 11/09/2019 avec mon gynécologue et le 13/09/2019 avec un médecin en médecine interne. Les symptômes qui ne me quittent plus.

 

J’explique mes symptômes à mon gynécologue immédiatement et il ouvre mon dossier et il m’annonce que je suis porteuse de la méthode ESSURE et que tout le mal vient de là. 

 

11/09/2019 enfin un mot sur mon empoisonnement, sur ce mal qui me ronge : les Essure. 

Il faut les retirer au plus vite ! Il me demande de prendre rendez-vous avec le gynécologue qui me les a posés.Aussitôt sortie du cabinet, je m’exécute et prends rendez-vous avec la secrétaire qui me donne la date du 11/10/2019.

 

Je rentre chez moi dans un état vaseux de ce que je venais d’entendre. Je me mets à fouiller sur internet et là, la STUPEUR de voir que la polémique est grande ; plus je parcours ma lecture et plus ce sentiment d’incompréhension né en moi.

 

Pourquoi un courrier ne m’est pas parvenu pour me mettre en garde, m’expliquer les risques et toutes les douleurs qui sont apparues depuis l’implantation ? 

 

Tout au long des témoignages qui se présentent sous mes yeux mes larmes coulent. Je me reconnais dans chacune de toutes ces femmes. Je suis abasourdie de voir qu’une association de victimes a vu le jour « l’association R.E.S.I.S.T ».

A ce jour, je ne sais pas ce qui va m’arriver et je ne connais pas la prise en charge.

Je ne sais pas encore ce que je vais perdre, la reconnaissance de mes douleurs est un grand pas.J’espère que je serai accompagnée du mieux possible dans le parcours d’explantation de mes ESSURE.

 

Je compte sur le soutien de ma famille ainsi que de mes amies. Merci à toutes et tous d’avoir pris un moment pour me lire.

 

LE COMBAT NE FAIT QUE COMMENCER. 

MERCI RESIST