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Isabelle : la colère ne me quitte pas

Depuis vendredi 09 décembre 2016, ma vie a basculé.

Depuis ce jour où j’ai entendu à la radio qu’un procès s’ouvrait contre le laboratoire Bayer, par des femmes qui accusent le dispositif Essure d’effets indésirables catastrophiques. Tout d’abord : MERCI MERCI MERCI ! JE NE SUIS PAS FOLLE ET JE NE SUS PLUS SEULE !

Tout ce que décrivent ces femmes, je le connais, tout ce qu’elles endurent, je l’endure depuis 6 ans maintenant.

Pour faire court, après un passé gynéco très lourd mais deux beaux enfants malgré tout (de 24 et 19 ans aujourd’hui), je prends la décision de me faire poser ces implants en octobre 2009, je vais avoir 43 ans. L’intervention se passe bien (anesthésie générale quand même) et le contrôle post op 3 mois après montre que les implants sont bien en place.

 

Et là l’enfer commence. Je parle d’enfer maintenant que j’ai lu tous les témoignages parce que comme tant d’autres je n’avais jamais fait le lien entre Essure et mes soucis. Donc quand une femme de plus de 40 ans se plaint de douleurs articulaires carabinées, d’une fatigue chronique intense, d’épisodes de suées nocturnes, de l’aggravation de son syndrome prémenstruel, de règles hémorragiques handicapantes, etc. on la regarde avec commisération : au mieux on lui dit que c’est la nature qui veut ça et que la ménopause qui arrive c’est pas rigolo, au pire on lui conseille d’aller voir un psy parce que c’est bien connu que nous sommes toutes des hystériques (dixit le président du CNOGF bravo).

Et quand je lis des témoignages de femmes qui sont bien plus mal en point que moi, la colère ne me quitte pas de ne pas avoir été prévenue de tels effets, et surtout de ne pas être crue quand je demande s’il pourrait y avoir un lien. Je suis très sincèrement ravie pour les femmes à qui Essure ne pose aucun problème, mais ce n’est pas pour ça qu’il ne faut pas ECOUTER celles qui s’en plaignent.

Et cerise sur le gâteau, je découvre qu’il n’y a pas de protocole médical de prévu pour le retrait d’Essure, que cela signifie une opération lourde (ablation des trompes au mieux, ablation de l’utérus au pire) et que tous les obstétriciens n’acceptent pas de le faire, que tous ne sont pas formés pour le faire… Je suis effondrée, humiliée, terrorisée, je ne pensais pas être obligée d'en arriver là.

J’ai arrêté de pleurer hier seulement, puis j’ai rempli mon formulaire d’inscription à R.E.S.I.S.T., et je vais aller rejoindre le groupe sur Facebook. A suivre….

 

Encore merci à toutes pour vos témoignages, à Marielle pour son courage et son refus de la fatalité. Tout ça m’a aidé à prendre conscience qu’il y a bien quelque chose qui ne va pas (et pas dans ma tête mais dans mon corps) et que je ne suis plus seule pour vivre ça.