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Murielle : un an après l'explantation

J'ai attendu un an pour me rendre compte des effets bénéfiques ou non de l'opération. 

Résultats au bout d'un an :

  • j’ai entièrement récupéré mes facultés à réfléchir, parler, me concentrer, et ce très rapidement après l'opération. La glue, le Fog, ont entièrement disparu de ma tête. Je n'ai plus non plus de maux de tête incessants.
  • au niveau des douleurs, seule l'intensité a diminué : je reste ankylosée à la mise en train et après activités simples dans le bassin et articulations membres inférieurs, et épaules, doigts, douloureuse dans la nuit, avec syndrome des jambes sans repos intense. L'état de mes dents s'est détérioré. Les insomnies continuent. Très invalidantes.
    Ça s'apparente un peu à certains symptômes de fibromyalgie...

A 61 ans, maman était souple, marchait et bougeait beaucoup : entraînements piscine, plongée, voyages spartiates avec plongées répétées, etc. J'ai 61 ans, après ces 9 ans d'Essure et d'errance, je serais bien incapable de porter un bloc sur mon dos (je plongeais aussi), je ne marche pas plus d'une heure avec mon chien et le soir et lendemain je suis douloureuse... Si je nage un peu, j'ai mal partout... J'étais quand même « maître-nageur », et « éducateur sportif »...

 

En bref, les conséquences de ces 9 années d'errance et de souffrance sont hyper lourdes à porter... et je suis obligée de travailler malheureusement, ce qui abime encore plus mon capital santé mais je n'ai pas le choix... les activités de vie courante sont donc hyper réduites. Je survis. 

Pour couronner le tout, mon médecin, vexée dans son ego pour n'avoir pas fait le bon diagnostic pendant 9 ans, alors que c'est moi qui ai tout perdu, me donne des anti douleurs au compte-goutte, ce qui m'oblige à faire mes mélanges moi-même avec ce que j'ai sous la main.

Son raisonnement : puisque j'ai trouvé seule ce que j'avais, que je me suis fait opérer, je n'ai plus mal... eh oui... et pour changer de médecin... de toute façon elle n'y croit pas...

 

Voilà en bref où j'en suis : de sportive et active, je me retrouve après ces 9 années de galères, de souffrances aiguës, moins en forme et plus souffrante que des personnes de 82 ans de mon entourage, incomprise, et réduite au silence.

 

Je précise que l’intensité des douleurs ressenties et après examens, n'a rien à voir avec des lésions importantes... lésions certes, mais hyper bénignes… on me regarde donc ou me parle avec dédain : j’entends : "dépressive", "hypocondriaque", "maigris et ça ira mieux" (certes un peu de surpoids mais avec 1h de marche, ou un peu de nage où de jardinage , et travailler sans dormir et à contre cœur... et les 9 ans que j'ai passés avec une activité réduite au 3/4.. . Je mets quiconque au défi de maigrir !!!) 

 

Culpabilité, culpabilité, culpabilité… Sans cesse répétée... Générant un état en préoccupation constant, jusqu'à trouver des excuses à mon état, des maladies imaginaires… Afin de ne pas me dire que ce sont ces 9 années qui m'ont détruite, puisque personne ne veut l'entendre...

Silence... Renfermement, perte d'autonomie... Énormes pertes financières… 25 ans de plus que mon âge... Et j'en passe. Voilà les résultats de 9 années d'ESSURE...

 

De nature hyper optimiste je me concentre sur le beau, le bon, ce qu'il me reste, j'évite surtout de penser, je ris beaucoup, même si travailler m'empêche de faire ce qui me rend heureuse, je vis...

Mais c'est en vous écrivant que je me rends compte… que la cause remonte, et que je vois clair. Car j'ai fait le choix de tout enterrer et tout occulter... Mais ce n'est pas bon...

En fait je suis ivre de justice, de colère, de ressentiment, d’autant plus que j'étais une force de la nature... C'est tellement destructeur que j'ai tout enfoui... J’ai, en fait, énormément de mal à accepter ce qu'il m'arrive, au fond de moi... ESSURE M'A TUÉ. 

 

Je vous avais déjà parlé d'une action en justice, et au terme de cette prise de conscience, après cette année d'observation, cette angoisse permanente devant cet état qui perdure, je suis déterminée. [...]

J'ai encore rendez-vous avec un chirurgien à Paris pour un genou qui a lâché, urgences, béquilles, etc., toujours enflé et douloureux depuis avril... Mais je suis plus que certaine que les lésions, qui existent, sont bégnines... Autoroute, frais, 2 jours de posés, du temps, de l’argent, de la fatigue... J'y vais pour être sûre car en plus ici, il y a trop, trop d'erreurs d'interprétation d'IRM... Les spécialistes ne peuvent même pas lire les IRM... J'ai fait pareil pour le coude, le poignet, le dos, etc. Peine perdue, tout est bénin, à peine des traces d'arthrose...

 

Voilà où j'en suis...pour moi il n'y a pas d'explications possibles, sauf : résultats de 9 ans d'Essure... Y a-t-il d'autre femmes dans le même cas que moi ? 

La fibromyalgie, maladie à tiroir, serait-elle une autre explication ? Je n'y crois vraiment pas, pas de points douloureux, notamment, et symptômes tout de même différents.

 

Aujourd'hui il y a mon état, préoccupation permanente (tout est organisé autour)… Et un peu de vie, du fait de mon positivisme et de ma capacité à occulter.

 

Merci de m'avoir demandé comment je vais, cela m’a beaucoup aidée...