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Nadine : "avant, pendant et après mes essures"

Je souhaite faire un témoignage de mon expérience, avant, pendant et après explantation de mes ESSURES. J'ai, en effet été implantée en 2015,après la naissance de mon 4eme. Selon ma gynéco, les ESSURES c'était mieux, plus pratique, que la ligature des trompes. Je ne me suis pas posé la moindre question à ce sujet.

J'ai à partir de là eu diverses pathologies, d'ordre ORL, neurologique, articulaire, fatigue, essoufflement, photosensibilité, souvent fatiguée, etc... A chaque fois, des examens étaient effectués, et jamais rien n'était diagnostiqué. J'ai toujours entendu dire " Madame, vous êtes dépressive, surmenée, ou en pré ménopause". Mon médecin traitant, n'a JAMAIS fait le moindre lien de cause à effet. Pourtant il me suis depuis 2009. Des discours décourageants. C'est vrai, je ne pensais pas qu'à partir de 43 ans j'étais déjà, vieille.

  
C'est en janvier 2021 que je me tourne vers un médecin du sport, ne pouvant plus pratiquer de manière raisonnable course à pied, vélo et équitation (je suis par ailleurs monitrice EQUI handi, et porter des personnes invalides est devenu un calvaire). Ce médecin me fait faire des batteries d'examens sanguins, densitométrie, radio du bassin etc... Puis il me dit " mais Madame, vous avez des ESSURES, qu'allez vous faire ? "
  
J'apprenais donc que peut-être ces ESSURES étaient à l'origine de quelques uns de mes maux. Dès lors, j'ai contacté le chirurgien qui me les avait posé, puis d'autres gynécos... on m'a toujours répondu " on peut les enlever, c'est votre choix, peut être ça ira mieux, peut être pas ". Jamais la moindre bienveillance ni réelle écoute. Enfin, j'ai pris mon courage à deux mains, et, avec mon mari, nous avons consulté ma gynéco. Elle était étonnée que nous n'ayons pas reçu un courrier soi-disant envoyé à toutes les porteuses d'ESSURES avertissant que des symptômes liés peuvent apparaître et, qu'il était conseillé d'en parler à un médecin. Mon discours, je le vois est chaotique, un peu comme mon parcours, nos parcours à nous toutes. 
  
Bref, un RDV a été pris à l'HFME, avec un Professeur qui, lui, nous a entendu, écouté, conseillé. Cela a été une première libération. Puis le 28 mars 2022, explantation par cœlioscopie, retrait trompes, utérus et col. Bon certes j'ai eu le droit à une complication, plaie à la vessie et donc 2e intervention sous anesthésie générale encore le 31 mars 2022. Dur. Mais bon. Dès le retour à la maison, je me suis sentie mieux. Il est probablement trop tôt pour s'en réjouir, et pourtant, à priori déjà pas de sensibilité au soleil, pas de douleurs sous les pieds au levé, pas de problème d'élocution. Coïncidence ou pas, je me sens libérée d'un bout de fardeau. En espérant que le mal ayant été fait ne continue pas de s'étendre, voir qu'il se résorbe petit à petit. L'avenir nous le dira.
  
Je suis heureuse de les avoir enlevés, et, ne regrette pas mon choix. Merci de m'avoir lu. Cela fait du bien de s'adresser à des femmes qui, malheureusement, savent de quoi je parle.
  
PS : il faut savoir aussi que mon mari a dû prendre des jours de congés pour que je puisse aller aux différentes consultations et pour m'y accompagner car les transports ne sont pas pris en charge ! même pour le retrait de la sonde. Moi, je n'ai pas pu travailler à plusieurs reprises, vertiges etc... Pendant ma semaine à l’hôpital la gestion de la vie de famille de la maison a été exténuante. Donc " merci BAYER " de nous avoir volé notre santé, notre temps et notre budget !