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Sandrine : je me sens vieille, abîmée

Je suis Sandrine C, 45 ans, infirmière, maman de 3 enfants. Après la naissance de ma petite dernière en 2008, je souhaitais une contraception non hormonale, fiable. Souffrant de problèmes de sciatiques récurrents, l'utilisation d'un stérilet était contre indiqué du fait de mon usage d'anti-inflammatoires. Je souffre aussi d'endométriose depuis l'âge de 16 ans et j'ai été opérée 3 fois. 

 

Mon gynécologue me propose alors les implants ESSURE et je trouve cette méthode tout à fait adaptée. Je me fais opérer en 2009, sous anesthésie générale. Les suites opératoires sont normales et je reprends le cours de ma vie. Puis au bout de quelques mois, environ 6 mois, je ressens des douleurs pelviennes assez importantes. Je suis quelqu'un d'assez résistante à la douleur ( au dire des médecins et de mon entourage) et je n'y prête pas attention.

Puis au bout d'un an, une fatigue s'installe et les douleurs se diffusent au niveau des articulations. Je prends contact avec mon rhumatologue qui me fait faire des tas d'examens ( IRM, scanner, radios). Il ne trouve pas l'étiologie de ces douleurs et me prescrit des traitements anti-inflammatoires ( d'abord des AINS puis des corticoïdes puisque le douleurs perdurent).

 

Je "traine" ces douleurs pendant de nombreuses années, leur intensité devenant telle que je me retrouve plusieurs fois sous morphine pour pouvoir continuer à mener une vie normale, assurer mon travail et ma famille. Maintes fois, mon rhumatologue me fait des infiltrations pour tenter de me calmer sans savoir vraiment à quoi sont dues ces inflammations répétées. Et cette fatigue qui n'en finit pas!!!

Pour finir, je passe en ALD l'année dernière pour fibromyalgie.

 

Puis j'entends parler des contestations liées aux implants Essure et je prends rdv avec mon gynécologue ( je le voyais juste une fois par an et je ne lui avais jamais parlé de mes douleurs car je ne voyais pas le rapport avec mes implants). De plus, depuis 2 ans, je faisais des hémorragies de plus en plus importantes et j’étais à la limite de l'anémie. (mais je pensais que c’était la pré ménopause).

 

Bien entendu il nie que tout ce qui m'arrive soit lié aux implants mais vu que mes hémorragies sont de plus en plus importantes, il me fait une échographie et là m'annonce de but en blanc que j'ai de très gros fibromes dans l'utérus, une trompe gauche complètement atrophiée, de l'endométriose partout et qu'il faut me faire une hystérectomie totale avec annexectomie.( le gynéco m'explique que je peux conserver mes ovaires encore 2 ans mais que l'endométriose reviendra et qu'il faudra de toute façon les enlever d'ici 2 ans; donc je ne veux pas repasser au bloc dans 2 ans!!)

 

Je suis bouleversée car, même si je n'envisageais pas d'avoir d'autre enfant, car je vis ça comme l'atteinte même de ce qui fait de moi une femme. J'ai été opéré en avril 2017 et les conséquences sont catastrophiques: je suis affectée psychologiquement et à la limite de la dépression, ma vie sexuelle est réduite à néant car, lors de l'opération, le gynécologue m'a lésée au niveau des petites lèvres ce qui fait que chaque rapport sexuel est synonyme de douleurs atroces rendant la pénétration impossible, et je ne parle pas des bouffées de chaleur, prise de poids, altération de l'état cutané...

 

Je sens vieille, abîmée, et moi qui suis d'un naturel dynamique ( limite hyperactive) et enjouée, je passe mon temps à pleurer pour rien!!

 

Je poursuis tant bien que mal en étant l'impression de n'être plus moi même. Le seul point positif est que les douleurs ont bien régressées. Je sais que mon mal être est lié à ma ménopause, à l'absence d'hormones mais je sais aussi que j'ai souffert de nombreuses années, que ces implants m'ont conduit à cette opération et à ses conséquences, abîmant tout mon système génital et altérant mon psychisme. Et je vous épargne le mépris des médecins qui ne croient pas à vos douleurs, à votre fatigue!!