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Anne : surdité, tendinites, fatigue, œdèmes Essure

Je me suis fait poser les implants Essure en avril 2007. J’avais 45 ans.

J’ai opté pour les implants car je ne supportais pas le stérilet Mir€n@ qui me donnait des douleurs pelviennes et rénales insupportables et je ne pouvais pas prendre la pilule. 

Après la pose des implants le chirurgien a déclaré que tout était parfait. 

 

Juste après la pose j’ai eu des pyélonéphrites à répétition. J’ai failli perdre un rein. (J’ai été longtemps en insuffisance rénale modérée)

J’ai fait un contrôle 3 mois après la pose des implants, une radio que le chirurgien a conservé : tout était parfait selon lui.

Au fil du temps, j’ai enchaîné diverses et nombreuses pathologies : 

AVC, surdité, perte des cheveux, tendinites à répétition, fatigue extrême et intense, allergies, urticaire, eczéma, angio œdème, œdème de Quincke, douleurs articulaires et musculaires, dépression, anxiété, difficultés de concentration, perte de mémoire, palpitations et sensations d’étouffement, problèmes digestifs, sensation de brouillard, insomnie, chute du système immunitaire : lymphocyte à moins de 400...

 

Moi qui étais une grande sportive, je faisais 30 kilomètres de course à pied par semaine, je suis devenue une mamie de 90 ans. Souvent je restais couchée des journées entières avec l’impossibilité de me lever tellement je souffrais.

J’ai consulté de nombreux médecins et spécialistes.

Certains m’ont prise pour une hystérique et m’ont conseillée d’aller me faire psychanalyser. J’ai été hospitalisée à Paris, à l’hôpital T*** en 2016. Ils ne m’ont rien trouvé. 

En 2017, j’étais en arrêt de travail depuis avril 2015 et déclarée inapte au travail depuis mars 2017.

Grâce à la pression médiatique, j’ai fait le lien entre mes pathologies et les implants Essure.

J’ai adhéré à l’association Resist qui défend les victimes des implants Essure.

 

J’ai demandé à ma gynécologue de faire le retrait de mes implants. Elle a été réticente au début. J’ai insisté et je me suis fait retirer les implants le 30 mai 2017. Elle n’a pas effectué de radio ou écho pré opératoire. Elle a retiré les trompes et l’utérus.

Dès le lendemain de l’opération j’ai ressenti un mieux-être : je n’étais plus constipée, je n’avais plus cette sensation de brouillard. Au fil des jours je me suis sentie de mieux en mieux.

Un mois après la pose, je demande une radio de contrôle sur les conseils et l’insistance de l’association RESIST.

Là encore ma gynécologue ne veut pas me faire l’ordonnance pour le contrôle car elle me dit : " j’ai assez galère pour retirer vos implants, c’est parfaitement inutile "

J’insiste en lui disant que J’ai besoin de cette radio pour tourner la page et être sûre qu’il ne reste rien. Je fais la radio, puis un scanner. 

Le radiologue découvre un fragment d'implant de 3 millimètres et un implant entier fiché dans l’intestin... J’ai cru devenir folle.

Ma gynécologue me soutenait qu’elle avait retiré 2 implants et J’avais une radio et un scanner qui prouvaient le contraire. 

Finalement ma gynécologue a mis la main sur la radio faite juste après la pose des implants et qui avait été conservée par le chirurgien qui m’avait posé les implants, et une radio qui avait été faite par les urgences où je m’étais rendue en 2012 pour des douleurs abdominales atroces.

Sur ces radios, on voit nettement 3 implants dans mon abdomen : 2 implants dans les trompes et un implant perdu qui a fini par migrer dans l’intestin. Ni le chirurgien qui m’a posé les implants et ni le médecin urgentiste n’a fait état de ce troisième implant.

 

Je monte deux dossiers de demande d’indemnisation : un pour l’avocat mandaté par RESIST et un dossier à destination de l’Oniam. J’ai perdu 10 années de ma vie à souffrir, j’ai perdu mon travail (directrice d’agence bancaire), mes enfants n’ont pas accepté d’avoir une maman malade, amoindrie et dépressive. 

 

Il était prévu que je me fasse opérer par 2 chirurgiens le 6 décembre 2017.  Un chirurgien gynéco et un chirurgien viscéral du CHU. Ils prévoyaient une laparotomie. Ils ne m’ont pas caché que l’opération allait être difficile et délicate. Le chirurgien gynécologue m’a dit qu'il n’a jamais vu un travail aussi lamentable de la part de ses confrères. 

 

La semaine avant le 6 décembre 2017, j’apprends par la secrétaire du chirurgien que l’intervention n’aura pas lieu. Je demande des explications, je n’obtiens aucune réponse.

Entre temps j’avais reçu des menaces téléphoniques du chirurgien qui m’avait posé les implants... Je fais le forcing et finis par voir le gynécologue qui doit m’opérer. Une entrevue qui dépasse l’entendement... Je lui ai dit qu’il soutenait son copain, il n’a pas nié...

Au bout de 2 heures de " négociation ", il accepte de m’opérer. 

 

Je me suis sentie tout de suite mieux après l’opération. Il était prévu 10 jours d’hospitalisation, je suis sorti après 4 jours...

Mais le cauchemar n’était pas fini...moins de 2 mois après, on me diagnostique un lymphome du médiastin, tumeur de 6×7. 8 séances de chimio. Rémission au bout de la 3eme séance.

 

Aujourd'hui je suis en pleine forme. 

Pour l’oncologue il n’y a pas de doute que le lymphome est dû aux implants.

 

Merci à l'association Resist