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Calliope : quand j'ai appris que les implants avaient été interdits, j'ai eu peur

Je me suis fait implanter en décembre 2006.

Suite à un remariage,  j'ai déménagé et j'ai changé de médecin de famille et de gynécologue. Ce fut une période très dure et compliquée dans ma vie personnelle et je ne crois pas avoir eu beaucoup de discernement pendant les années qui ont suivi.

 

Ayant du mal à supporter les méthodes contraceptives et comme mon mari plus âgé ne souhaitait pas d'autres enfants, la gynécologue qui me connaissait à peine, m'a parlé de Essure et m'a dirigée vers le CHU de Versailles.

 

Tout a été très rapide, et j'ai été très confiante. Comme j'avais aussi un lipome (sans gravité) dans l'aine et de fibromes à retirer, il a été convenu d'une anesthésie générale car j'avais peur de la péridurale. Mon séjour à l'Hôpital et l'opération ont été traumatisants pour moi (entrée à 7h00 descendue à 13h30 totalement déshydratée car on ne m'a pas mis de "perf" avec du sérum. Je suis descendue au bloc avec une douleur à la tête terrible, je l'ai signalée à l'infirmière qui a mis quelque chose dans la" perf", on m'a mis un masque sur le visage alors que je demandais de ne pas le faire (terriblement violent), résultat, chute de tension pendant l'opération. J'ai été intubée et j'ai mis du temps à me réveiller alors que j'avais expliqué que l’anesthésie a beaucoup de prise sur moi, mais ce n'était pas l'anesthésiste avec qui j'avais fait ma consultation. Et déjà en rentrant en voiture le même soir, j'ai regretté.

 

Dans les mois qui ont suivi, j'ai commencé à avoir des symptômes sans que je fasse le lien avec Essure, des douleurs qui me paralysaient et qui m'ont conduites aux urgences ou chez mon médecin plusieurs fois, la hanche, le dos etc... le ventre terriblement enflée et douloureux et  la cicatrice d'une césarienne qui a changé d'aspect sur un coté (là, j'en ai quand même parlé à la gynécologue qui s'est tout de suite défendu en disant "aucun lien, allez voir un chirurgien pour votre cicatrice"... sans commentaire.

 

J'ai subi une coloscopie car je me plaignais énormément du ventre, tout était ok, et personne ne faisait le lien...

 

Mon nouveau médecin de famille est une femme formidable que j’apprécie énormément, mais qui ne savait rien de Essure. Quand j'ai commencé à lui en parler, car depuis quelques années j'ai compris d'où venaient beaucoup de mes problèmes, elle s'est renseignée après quoi, elle disait comme la plupart des médecins que les enlever était peut être pire, que ça ne pouvait pas être aussi mauvais. Nous avons décidé ensemble de nous renseigner et d'en parler régulièrement, c'est moi qui lui apportait des infos d'Espagne, etc...

 

Aujourd'hui elle comprend ma démarche, c'est déjà ça... 

 

Quand j'ai appris par internet qu'ils avaient été interdits, j'ai été prise de peur. Je tentais de ne pas y réfléchir car avec les années mon corps a réussi à stopper certains symptômes. Je vis seule maintenant, mon entourage ne comprends pas trop ce que je vis. La plupart de gens n'ont jamais entendu parler des implants, et quand je commencer à chercher des informations cela équivalait à une nuit blanche d’angoisse. 

 

Mais au mois d'avril j'ai décidé d'adhérer à l'association R.E.S.I.S.T., cela m'a fait un grand bien de prendre contact avec d'autres femmes qui ont vécu ou qui vivent la même chose. Savoir que nous ne sommes pas seulesJe pense que la sécurité sociale devrait écrire à chaque victime et non seulement proposer, mais organiser et gérer les retraits pour nous faciliter la vie, car les victimes c'est nous.