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C.H. : le laboratoire et les instances médicales doivent se questionner sur leur responabilité

 

Je tiens par le présent courrier à vous formuler mon retour d’expérience suite à la pose du système Essure le 17 juin 2014 et à son retrait le 17 août 2016.

Durant cette période, ma santé s’est profondément détériorée et je constate depuis le retrait du système une amélioration nette et progressive.

 

En 2013 puis 2014, ayant rencontré de nombreuses difficultés avec des systèmes de contraception, je demande une stérilisation définitive. Mère de 2 enfants nés en 1996 puis 2002, je ne souhaite plus avoir d’autre enfant, réflexion aboutie et partagée avec mon époux depuis plusieurs années. Par ailleurs j’ai subi un IVG en Avril 2007, en période d’arrêt conseillé de pilule contraceptive et en raison du non-fonctionnement de la pilule du lendemain. Sujette à une hypercholestérolémie, il est nécessaire que j’évite la pilule contraceptive, néanmoins prise pendant plusieurs années. Ce système me crée des sautes d’humeur et une prise de poids donc ma gynécologue me conseille le stérilet. Dispositif posé une première fois après la première grossesse en 1996 mais retiré au bout de 6 mois en raison de pertes hémorragiques, il m’est à nouveau posé un stérilet en 2007 que je garde plusieurs années (changement tous les 4 ans) mais je fais une infection et un rejet en 2012 (expulsion spontanée de l’utérus et retrait en urgence).

 

Après ces multiples expériences difficiles, je demande une stérilisation définitive. Il m’est conseillé par deux gynécologues en 2012 et 2013 (changement de praticien en raison de changement professionnel) la méthode Essure dite sans effets secondaires. Je ne suis pourtant pas contre une méthode classique et je ne vois pas d’avantage particulier au système Essure, en dehors des conseils qui me sont donnés. Je constate également une valorisation de ce système par le Ministère de la Santé.

 

Cette méthode nécessite une réflexion de 6 mois et une rencontre préalable avec le chirurgien. Je suis ces différentes étapes, sans qu’aucun test sanguin ou allergène ne me soit prescrit.

Je ne me souviens pas qu’il m’ait été décrit la composition physique du système, basé entre autres sur une diffusion de nickel dans les trompes. Je lis cependant consciencieusement toutes documentations fournies et ne suis pas alertée par des limitations ou prédispositions à prendre en compte. Je prends ma décision me semble-t-il en connaissance de cause.

 

Le système m’est posé le 17 juin 2014. La pose se déroule bien par une intervention légère (pose par voies naturelles, suivi par caméra) et je sors de l’hôpital sous 3 heures après un léger malaise vagal. Je ressens dans les heures qui suivent une forte douleur au niveau de l’utérus, particulièrement à gauche mais cette douleur s’apparente à une douleur menstruelle importante, telles que celles auxquelles je suis sujette habituellement. Le lendemain matin, la douleur est très atténuée.

 

Tout se passe donc au départ très bien et je reviendrai satisfaite au RDV de suivi 3 mois plus tard.

Je constate de premiers symptômes à partir du mois de novembre 2014. Je ressens de violentes contractions utérines lors des rapports qui bien-sûr gênent la libido. Ma gynécologue me prescrit une échographie qui ne décèle rien. Les douleurs s’estompent. La baisse de libido est par contre constante.

En mars 2015, je demande à mon généraliste un bilan complet en raison d’une fatigue chronique nouvelle. De nature très énergique, je me « traîne » depuis plusieurs mois et de plus en plus. Ce bilan montre une hypothyroïdie, nouvelle également et pour laquelle je n’ai aucun antécédent familial. Je démarre donc après les analyses complémentaires nécessaires un traitement pour réguler la TSH.

 

En octobre 2015, je souffre de fortes douleurs à la poitrine et d’essoufflement. Mon endocrinologue me fait rencontrer rapidement un cardiologue qui constate des palpitations et une légère fuite de valve.

Parallèlement, je fais face à des tendinites de plus en plus nombreuses. A la cheville droite en premier lieu puis quelques mois plus tard à la cuisse gauche.

 

De plus, je souffre de douleurs en bas ventre de plus en plus nombreuses et fortes depuis janvier 2016. En février, ces douleurs deviennent constantes et localisées. Je passe une échographie puis un scanner. Rien n’est identifiable mais il est conseillé un suivi gynécologique du dispositif Essure qui semble être la source des problèmes.

Je vis également des chutes de tension régulières (habituellement, tension régulière autour de 12/8). Ma tension s’établit depuis début 2016 autour de 10/6.

 

J’ai de fréquents maux de tête à partir de Mai 2016 alors que je n’ai jamais été sujette aux migraines.

En résumé, la liste des problèmes identifiés est dans l’ordre chronologique d’apparition :

 
• Contractions utérines lors des rapports
• Baisse de libido
• Hypothyroïdie
• Palpitations / Tachycardie
• Tendinites chroniques
• Douleurs abdominales
• Chutes de tension
• Migraines
• Infections urinaires chroniques et difficultés nouvelles à se retenir

 

J’ai toujours eu une santé bonne voire très bonne. Je n’ai pas d’antécédents pour ces différents problèmes. Sur conseil de mon médecin généraliste, je rencontre en Juin 2016 le gynécologue m’ayant posé le dispositif Essure et lui explique l’ensemble de mes symptômes. Il accepte de prévoir une coelioscopie afin de retirer le système mais me fait part de ses doutes sur le lien de cause à effets…

Cependant, depuis le retrait des Essure le 17 août 2016, la majorité des symptômes a disparu:

 

  • Plus de migraines
  • Plus de chutes de tension
  • Amélioration très importante des tendinites : disparition de la tendinite au niveau de la cuisse, forte,
  • amélioration au niveau de la cheville
  • Baisse importante des palpitations
  • Réduction importante des douleurs abdominales
  • Amélioration importante de la libido
  • Evolution notable de l’hypothyroïdie : la déstabilisation est importante depuis le retrait des Essure avec une forte amélioration puis une détérioration (effet « Yo-Yo » difficile à stabiliser et particulièrement à vivre)

Je tiens donc à témoigner de ces difficultés majeures afin de demander le retrait du marché du dispositif Essure qui est un produit dangereux. Il est connu que la thyroïde est un organe très sensible aux métaux lourds et cet impact n’a pas été pris en compte. Je n’ai aucune formation médicale mais ayant pris connaissance des informations sur ce système, je suis profondément en colère car les dysfonctionnements sont très nombreux dans ce scandale :

  • Les intolérances au nickel n’ont pas été testées
  • La préconisation du système dit sans effets secondaires n’a en aucun cas mis en œuvre le principe de précaution nécessaire et l’argumentaire visant à limiter l’anesthésie a d’autres conséquences majeures
  • Le fonctionnement du dispositif permet difficilement de faire un lien avec tous les autres symptômes de médecine générale et il est très complexe de faire comprendre au corps médical les incidences, à moins de le faire soi-même

 Le laboratoire Bayer commercialisant ce dispositif mais également les instances de validation médicale et les prescripteurs comme les chirurgiens poseurs du dispositif doivent immédiatement se questionner sur leur responsabilité dans la diffusion d’un système dangereux.