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Christa : orientée vers Essure, moins invasifs, plus rapides...

J'ai parcouru votre site, les documents et lu de nombreux témoignages. Ce qui me frappe c'est que, en ce qui me concerne, rien ne s'est passé comme ce que j'ai pu lire.

 

A la suite d'une intervention orthopédique en 2014, j'ai fait une phlébite. Après la phlébite, les médecins m'ont vivement conseillé d'arrêter de prendre une contraception orale et déconseillé toute forme de contraception hormonale. Naturellement, ma gynécologue m'a orienté vers les implants ESSURE, moins invasifs, plus rapides, plus simples. Il est vrai que ça paraissait être une solution "facile" et procurant beaucoup de liberté. J'ai donc été implantée en octobre 2015. L'intervention s'est très bien passée et les implants étaient parfaitement positionnés sur la radio de contrôle en février 2016. 

 

Jusqu'en 2018, tout va bien. J'ai des cycles un peu plus douloureux mais rien d'extraordinaire. Puis j'ai commencé à avoir des douleurs (modérées mais anormales selon moi) en dehors des cycles. Là encore, la gynécologue n'y voit rien d'anormal. Début 2019, mes cycles deviennent très abondants à tel point que je suis littéralement épuisée les 3 ou 4 premiers jours de mes cycles. C'est insupportable, je n'arrive plus à gérer mes cycles. La gynécologue me propose de réduire l'endomètre en le retirant. Chose faite en juillet 2019 par le même chirurgien qui a posé les implants. L'endomètre a été retiré par petits copeaux. Il n'a pas été brûlé. Je vais mieux dès le cycle suivant puisque je n'ai plus de règles. Je pense alors que tout va bien maintenant. Mon calvaire va commencer 4 mois plus tard. 

 

Ça commence par des douleurs atroces dans la fosse iliaque droite début novembre 2019. Je travaille sur Paris la semaine, je me rends donc aux urgences dans un hôpital parisien. Je passe analyses sanguines, urinaires, échographie + endo-vaginale, scanner. Rien, je n'ai absolument rien (pas d'appendicite entre autre). On me fait sortir en pleine crise en me disant que c'est probablement d'ordre gynécologique. Il a quand même fallu de la morphine pour me calmer mais on me prescrit du paracétamol.

Début décembre, nouvel épisode douloureux. Du même coté et au même endroit. Je suis sur Nantes, je me rends donc aux urgences à Nantes. On me dit que c'est gynécologique et j'attends plus de 5 heures avant de voir un interne qui va me donner du paracétamol et me dire que ce n'est rien, c'est dans ma tête. Au pire des règles douloureuses, et ma place n'est pas aux urgences. On me met dehors à 1h30 du matin avec du tram#dol.

Je suis pliée en deux et çà ne choque absolument personne. J'ai 44 ans, je crois que je suis encore capable de faire la différence entre des règles douloureuses et quelque chose d'anormal. 

Mais non !

 

Le pire est à venir. Trois semaines plus tard, c'est Noël ! Nouvelle crise (toujours au moment des cycles). Je vis l'enfer éveillée. Je me roule par terre et je hurle. Le tram#dol ne me calme pas. J'ai supplié mon époux d'en finir. Le tout chez moi, le soir du réveillon, devant ma fille de 10 ans et nos invités. Refusant de me rendre aux urgences, mon époux appel le 15 et un médecin se déplace à 3h du matin. Il va rester à mes côtés pour injecter 3 fois 10 mg de morphine par les poignées. Je suis enfin soulagée à 6h30 du matin après une crise de 6h. Je suis ne suis plus qu'un déchet humain incapable de me lever et je vais rendre la morphine toute la journée du 25 décembre. Le médecin rédige sur un papier les injections qu'il a faite et insiste pour qu'une IRM soit programmée.

 

Le 15 janvier de cette année, début du 4ème épisode. Les crises vont commencer et s’enchaîner au rythme de 3 par jour. J'avale les médicaments dans le désordre ; paracétamol, anti-inflammatoire, tram#dol. Seule la morphine me calme après 2 comprimés. Notre médecin de famille va faire pression sur le service urologie pour vérifier qu'il n'y a pas de lithiase puisque l'IRM pelvien ne révèle absolument rien. Les implants sont bien visibles. Pas d'infection urinaires, et des analyses sanguines normales. Je rentre en urologie et pour la première fois, les médecins vont s'inquiéter de voir la douleurs résister à tous les traitements. L'Uro scanner ne montrera aucun calcul urinaire. On contacte le chirurgien qui a posé les implants, et réaliser l'hystérorésection, pour l'informer de la situation et il arrive immédiatement dans ma chambre. En moins d'1h, il me dit qu'il va pratiquer une cœlioscopie parce que ce n'est pas normal.

 

On est le 21 janvier 2020.

Enfin, quelqu'un se rend compte... et non je ne suis pas folle !

A partir de là, tout va très vite, je rentre au bloc et quand je me réveille le lendemain, le chirurgien m'annonce qu'il n'a pas eu d'autre choix que de pratiquer une salpingectomie et de retirer les implants. En effet la trompe utérine droite autour de l'implant était très infectée et plusieurs abcès couronnaient l'infection. Dans le doute, il a également retiré la trompe gauche.

A ce jour, je n'ai pas encore le CR opératoire que je devrais récupérer au mois de mars pour ma visite de contrôle. Je sais simplement qu'il m'a dit qu'il était tant d'opérer et que je n'étais pas passée loin de la catastrophe.

Il a envoyé les implants au laboratoire, il ne sait pas ce qui c'est passé, ni pourquoi l'implant s'est infecté comme ça. Était-il cassé ?, y avait-il une réaction allergie ? Un frottement prolongé ?

 

Aujourd'hui, je lui suis très reconnaissante d'être intervenu. Je lui dois peut-être plus que je ne le pense. Il est le seul à avoir réagi très vite quand il a vu mon état général. Il n'a pas hésité.

Depuis, je n'ai plus aucune douleur. Peut être encore quelques tiraillements liés à la cœlioscopie mais rien de comparable. Et surtout, plus aucun antalgique.

J'espère juste retrouver une vie normale. Lundi matin, je reprends le travail après 4 semaines d'arrêt et 4 mois de douleurs insupportables.

 

C'est en cela que mon histoire est un peu différente des autres témoignages. Je n'ai pas vraiment eu de symptômes mise à part ces crises douloureuses, qui étaient toujours plus rapprochées, plus intenses et violentes et surtout plus longues, jusqu'à ne plus s'arrêter entre le 15 et le 21 janvier 2020.

 

Voilà, j'ai été un peu longue mais c'est mon parcours pour le moment.

Je reste prudente pour l'avenir, j'ai encore très peur de revivre les crises.