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Gilda : pilule, stérilet hormonal, Essure

Bonjour, je m'appelle Gilda, j'ai 49 ans, je me suis fais explanter le 13 janvier 2020 et voici mon témoignage car j'ai évité le pire : 

Après mes 2 grossesses, mon corps n'a plus voulu de contraception. J'ai 41 ans, ne désirant plus d'enfant, je demande en 2011 une ligature des trompes.

Mon gynécologue insiste en me prescrivant une pilule (Lutén#l) qui m'a rendu complètement malade pendant plus d'un an (hémorragies, étourdissement, poitrine gonflée et douloureuse ...)

Je stoppe cette pilule en redemandant à mon gynéco une ligature des trompes et il me conseille plutôt le stérilet MIREN# et me le pose en Avril 2012. 

Je souffre alors de douleurs pelviennes et hémorragies... Je demande le retrait du stérilet en Février 2013 et demande encore une ligature des trompes ne pouvant rester sans contraception....

 

Mon gynécologue m'explique alors qu'il n'est pas pour une ligature des trompes et il me parle alors des implants ESSURE. 

D'après lui, c'est le meilleur moyen pour moi et surtout la pose est très simple, en ambulatoire, sans anesthésie... 

Je reste septique car je lui demande si mon corps a refusé le stérilet, va-t-il accepter les implants ? il me répond que ça n'a rien à voir et que je serai tranquille sans effets secondaires...

 

Je demande un temps de réflexion mais le problème est que je ne suis plus protégée, je ne suis plus sous contraception... Je décide donc, le temps de réfléchir, de ne rien prendre et de faire attention mais le  pire moment de ma vie pour moi arrive.... je tombe enceinte en 2014 l'année de mes 45 ans !!! 

J'ai demandé une IVG et mon gynécologue m'a carrément dirigé vers une autre gynécologue car il ne s'occupait pas des IVG m'indiquant que lui, il n'enlevait pas les bébés ! 

Je suis effondrée et lui fais remarquer que j'ai demandé à 3 reprises une ligature des trompes !!! 

Il m'a alors demandé de le revoir après l'IVG pour la pose des implants ESSURE, ce que j'ai fait le 20 Octobre 2014. 

La pose s'est déroulée sans anesthésie mais il a dû forcer pour insérer un implant et je l'ai senti passer... ! 

 

Cela fait donc 5 ans que je suis implantée et mes symptômes ont commencé le 20 Juin 2015 par des règles plus abondantes voire hémorragiques et des douleurs pelviennes et rapports douloureux.  L'échographie a révélé un gros col inflammatoire et hémorragique. Mes consultations pour douleurs pelviennes étaient répétées et du spasfon et anti douleur m'étaient prescrits. 

Des douleurs lancinantes dans les jambes et les chevilles m'empêchent de m'endormir le soir. 

 

Lorsque j'ai consulté pour ces symptômes, mon médecin traitant ne voyait pas ce que c'était, il m'a prescrit des anti douleurs.... 

Puis, j'ai commencé à perdre mes cheveux de façon anormale avec cuir chevelu irrité, squameux et douloureux. J'ai consulté un dermatologue à 2 reprises, les traitements n'y ont rien fait ! 

Puis, un après-midi j'ai été prise d'un vertige en me levant du canapé. J'ai cru que je m'étais levée trop vite comme cela peut arriver quelquefois. 

 

Seulement, mes vertiges se sont répétés même sans bouger avec une sensation d'ébriété. J'ai alors consulté un ORL car mes vertiges devenaient inquiétant, cela me prenaient dans la rue, au travail...

Une IRM du cerveau n'a rien révélé d'anormal et des examens de l'oreille interne n'ont plus.... 

Je ressens ensuite une fatigue qui ne m'a pas tout de suite inquiétée mais qui s'est aggravée au fil du temps... j'ai sans cesse envie de dormir et suis vite épuisée lorsque je fais des choses minimes de la vie courante ou juste après un vertige.

Une nuit, je me suis sentie tellement mal que j'ai dû appeler le SAMU. J'ai cru que je faisais un AVC et en fait, je faisais une belle crise d'angoisse. L'ambulance est venue me chercher et direction les urgences.

 

Le premier frottis après la pose des implants est réalisé en 2017 et revient mauvais donc je subis des biopsies dont le résultat est bon mais à surveiller.

Mon deuxième frottis cette année est également revenu mauvais et les biopsies révèlent des cellules précancéreuses de niveau CN1 (bas grade). 

Avant la pose des implants, mes frottis étaient bons et mon col de l'utérus était sain... Mon gynéco prévoit une séance au laser pour brûler mes mauvaises cellules du col de l'utérus.

C'est à ce moment là que je me suis posée plein de question... Que m'arrive-t-il ? Pourquoi tant de symptômes ? Et surtout pourquoi on ne me guérit pas ? 

Avant la pose des implants je n'étais pas malade comme ça ! 

 

J'ai donc commencé à faire le rapprochement et à en parler avec mes médecins et spécialistes. Tous m'ont dit "NON" ça ne peut pas être ça ! Pourtant, quand j'ai vu que les implants ESSURE faisaient parler  d'eux au journal télévisé, je n'ai eu plus aucun doute.

Je me suis donc renseignée sur Internet et suis tombée sur l'association R.E.S.I.S.T.  à laquelle j'ai adhéré.

J'ai vite compris qu'il fallait que je me fasse enlever les implants et j'ai donc vu mon gynécologue en présence de mon mari.

Mon gynécologue nous a dit qu'il allait procéder au retrait, qu'il suffisait d'enlever les trompes et qu'il me brûlerait les cellules précancéreuses en même temps le jour de l'opération en ambulatoire.

 

J'étais soulagée car l'intervention était prévue 8 jours après mais pas confiante ...seulement, voilà, étant adhérente de l'association R.E.S.I.S.T. je tenais à les informer par mail de mon suivi de RDV.

 

Une des bénévole de l’association m'a contactée un soir 48 heures avant mon intervention car elle s'est aperçue que le protocole de retrait des implants n'étaient pas du tout respecté par mon gynécologue ! 

Tout d'abord, il ne m'a pas prescrit une radio ASP qui permet de savoir si les implants sont bien positionnés et en bon état (non cassés). 

De plus, selon la position des implants l'intervention n'est pas la même.

Très important : on ne doit pas chauffer les implants !

Enfin, ne pas accepter l'ambulatoire.

 

J'ai annulé mon intervention 24 h avant ! 

 

Grâce à cette bénévole de l’association j'ai été mise en relation avec d'autres personnes dans mon cas et j'ai pu trouver un gynécologue qui respecte le protocole de retrait des implants.

Ce gynécologue m'a vivement conseillé l'hystérectomie totale et salpingectomie bilatérale (ablation de l'utérus, col et trompes) avec une hospitalisation de 3 jours minimum.

Il m'a prescrit une radio ASP et il m'a dit qu'il en demandera une autre après l'intervention pour être certain qu'il ne reste pas des éclats d'implants.

 

Ce chirurgien a pris le temps de tout nous expliquer et il a déjà explanté selon le protocole.

Il m'a même prescrit des séances de rééducation du périnée car il s'est aperçu que j'avais un début de descente d'organes certainement dû à la pose des implants (je n'ai jamais subi d'opération à ce jour).

Mon opération est prévue le 13 janvier 2020. Je rentre le 12 au soir et ressortirai le 14 si tout va bien.

Quand je pense que je demandais une ligature depuis 2011 ! cela m'aurait évité une douloureuse épreuve qu'est l'IVG...

 

Pour finir, je dirai simplement qu'il ne faut pas se précipiter pour être explantée et bien expliquer par mail à l'association R.E.S.I.S.T votre parcours de soin qui même à l'explantation.

 

Je n'ose imaginer ce que j'aurai subi si je m'étais fait opérer le 21 novembre comme c'était prévu la première fois !

 

MERCI à l'association R.E.S.I.S.T.