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Mumu : Essure fait souffrir

J’avais 38 ans, un enfant et aucun problème de santé notable à fin 2010 lorsque je me suis fait poser les implants ESSURE à Marseille sur les recommandations de ma gynécologue.

Dès l’été suivant, j’ai ressenti de l’essoufflement lors de mes randonnées. Dès l’hiver 2011, une fatigue très lourde m’est tombée dessus ainsi qu’une chute brutale de ma libido que je n’ai quasiment plus jamais retrouvée. Pendant 4 ans les problèmes de santé se sont enchaînés : on m’a diagnostiqué une hypothyroïdie pour laquelle je prends du Lév#thyrox ; on m’a opéré d’un nodule thyroïdien et on m’a enlevé la moitié de la thyroïde ; je suis tombée en dépression et je prends maintenant des antidépresseurs pour pouvoir me maintenir à l’équilibre ; les troubles de mes cycles se sont changés en ménopause précoce à 41 ans (alors que ma mère a été ménopausée à 55 ans !) si bien que je prends maintenant un traitement hormonal substitutif pour éviter les bouffées de chaleur et les insomnies. J’ai des problèmes neurologiques, notamment des pertes de la mémoire à court terme. J’ai eu des problèmes de dos très importants au point d’être paralysée chaque nuit par des douleurs atroces, les massages du kinésithérapeute ne me soulageant absolument pas. Je n’absorbe plus la vitamine B12 ce qui m’a valu une fibroscopie et une coloscopie de contrôle. J’ai une rhinite chronique avec des écoulements dans la gorge et des problèmes de voix très handicapants pour mon métier d’enseignante et j’ai dû me mettre à mi-temps. Je demande aujourd’hui une reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé auprès de la MDPH pour pouvoir conserver mon mi-temps !

J’ai même eu des crises respiratoires ressemblant à de l’asthme. Sur un plan plus personnel, mon compagnon m’a quittée. De 2011 à 2014, j’ai suivi un véritable parcours du combattant allant de spécialiste en spécialiste (endocrinologue, psychiatre, neurologue, gynécologue, ORL, phoniatre, kinésithérapeute, échographiste, radiologue, podologue, gastroentérologue, pneumologue-allergologue, etc….) car je n’avais pas fait le lien avec les implants Essure que j’avais même quasiment oubliés et avec lesquels je n’avais pas fait le lien !

C’est lorsque j’ai eu un kyste de 5 cm à l’ovaire gauche à l’été 2013 que ma mère m’a demandé : « et si c’était tes implants ? ». Ma nouvelle gynécologue m’a indiqué un spécialiste des métaux lourds (à Meyrargues) qui m’a fait faire un test de chélation, prouvant que j’avais un taux de nickel dans les organes bien trop élevé. C’est avec ce papier et la lettre de cette gynéco que j’ai pu convaincre un chirurgien (de Marseille à l’Hôpital Européen) de m’enlever les implants Essure (celui qui me les avait posés à l’Hôpital Nord de Marseille ne voulait rien savoir !).

Une première opération (hystéroscopie en décembre 2013) lui a permis de tirer l’implant gauche qui est venu tout seul car il avait quasiment glissé dans l’utérus ! Une deuxième opération (salpingectomie par cœlioscopie en mars 2014) a permis de retirer l’implant droit très mal positionné, trop haut dans la trompe. Après cette dernière opération, du jour au lendemain, je n’ai plus eu aucun problème de dos, j’ai pu quitter les semelles orthopédiques. Mon dosage de Lév#thyrox qui n’avait cessé d’augmenter depuis 2011 s’est stabilisé immédiatement. Ma libido est revenue plus ou moins. Je suis toujours sous antidépresseurs et traitement hormonal substitutif et mes problèmes de voix sont malheureusement toujours là.

 

Cependant, je me sens libérée et j’ai retrouvé un équilibre, même si j’ai eu la sensation de vieillir prématurément et très brutalement entre 2011 et 2014. Et ça se voit (poches sous les yeux, cheveux blancs, varices, prise de poids etc.) ! A fin 2014, j’ai voulu faire le test d’allergie au nickel que l’on ne m’avait pas demandé au moment de la pose des implants. Ce test s’est avéré négatif, ce qui montre bien que ce test cutané n’est absolument pas fiable pour prédire si l’on supportera ou non les implants. Je vais bientôt faire le test de recherche des allergènes au nickel dans le sang et vous tiens au courant.


24/3/2016

Je viens de recevoir mes résultats d'ASTRALAB (recherches d'allergènes spécifiques au nickel dans le sang) qui sont négatifs. Donc, mon test cutané et mon test sanguin se sont avérés négatifs pour moi alors que je confirme que ESSURE m'a bien rendu malade. On peut souffrir des implants ESSURE SANS ETRE ALLERGIQUE au nickel.