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Sandrine : de symptômes discrets à désagréments

J’ai adhéré à votre association suite au retrait de mes implants. J'ai mis du temps à témoigner, mais je voulais transmettre un message d'espoir. Il me fallait pour ça vivre 3 mois sans mes implants qui m'ont pourri, la vie...

Votre site et les témoignages m'ont aidé à comprendre le mal dont je souffrais.

Si à mon tour je peux aider une femme dont les symptômes peuvent se rapprocher des miens, il est de mon devoir de témoigner même si cela m'est difficile. 

 

Je me suis fait poser les implants essure en septembre 2016 suite à 1 accouchement difficile en 2015. J'approchais de la quarantaine et je ne souhaitais plus d'enfant suite à cet événement traumatisant (même si je suis ravie d'avoir mon fils aujourd'hui).

Je pensais donc que cette opération serait bénéfique. Si j'avais su ce que je sais aujourd'hui, mon choix aurait été différent car il m'aurait évité de nombreuses souffrances !!!! 

 

Suite à la pose de ces implants, j'ai eu des règles douloureuses et hémorragiques.

Mais pendant 1 an, les symptômes ressentis ont été "discrets" et je trouvais à chaque fois une explication à chaque nouvelle douleur ou chaque nouveau désagrément.

 

Pendant cette année, j’ai ressenti une extrême fatigue mais je mettais ça sur le compte de ma grossesse, de mon âge.... Etant d'une nature optimiste, j'allais de l'avant en me disant que ça passerait. 

 

Mais à l'été 2017, les douleurs ont commencé à être de plus en plus nombreuses.

Alors que nous partions en vacances, j'ai ressenti une forte douleur dans les reins, direction le médecin puis les urgences pour suspicion infection urinaire pour que l'on me dise au final que c'était une lombalgie.

Puis j'ai eu de plus en plus mal dans le genou gauche, dans le bras droit...

J'ai fait une batterie d’examens, où rien de particulier ne ressortait pour expliquer mes douleurs, puis de séances de kiné que je n'ai pas faites jusqu'au bout car la kiné n'arrivait pas à me soulager... 

 

Puis début 2018 les symptômes se sont accentués. Des symptômes atypiques comme m'ont dit la plupart des spécialistes que j'ai consulté pendant 1 an. En gros pas de vrais symptômes concrets pour poser un diagnostic. Donc on m'a souvent fait comprendre que c’était sûrement dans ma tête.

J'ai eu des problèmes de déglutition : quand je mangeais j'avais l’impression que la nourriture restait "coincée" dans ma gorge pendant 2-3h après les repas. 

 

Plus les mois avançaient et moins je me sentais la force d'accomplir les gestes de la vie quotidienne et pire de m'occuper de mes enfants.

La grande avait 16 ans à l'époque mais le petit avait seulement 2 ans et demi.

Certains matins je me levais et retournais me recoucher directement car je n'avais pas de force.

Mon mari était obligé de prendre des congés au pied levé ou j'appelais mes amies pour qu’elles viennent s'occuper de mon fils. 

 

Et fin mars début avril 2018, les pires douleurs sont arrivées. J'ai commencé par avoir de fortes douleurs dentaires puis une insensibilité au niveau de la mâchoire supérieure gauche. Les radios et l'examen dentaire n'ont rien donné.

Puis, j'ai commencé à avoir de fortes douleurs dans la tempe coté gauche puis des décharges électriques régulières au début puis sans arrêt. Imaginez un Taser posé en permanence sur votre tête. Je n'ai jamais connu de douleurs aussi atroces. 

 

Après 72h sans dormir, j'ai fini par me rendre aux urgences car je me donnais des coups de poings dans la tête tellement la douleur était intense et insupportable.

Après un IRM et une journée aux urgences le résultat tombe : névralgie des trijumeaux… ATYPIQUE... !!!

Je vous passe les détails de mon intolérance à la morphine et des 10 jours suivants à souffrir... 

 

Après 3 nouvelles consultations chez le généraliste, j’ai fini hospitalisée en neurologie avec des prises de médicaments qui me font perdre mes mots, je n’étais plus moi-même...

 

Et ça c'est ma souffrance à moi mais que dire de mon fils d'à peine 3 ans qui n'a vu sa maman qu'1h par jour, dehors, avec mes perfusions car le service était interdit aux enfants de moins de 16 ans. Depuis, dès que je sors il me demande chez quel docteur je vais . Et dès que l'on passe devant l'hôpital il me dit :"c'est ton hôpital maman".

 

Et ma grande passait son bac l'an dernier. Année charnière pour elle. Le soir elle devait m'aider pour les repas, le ménage et s'occuper de son frère quand j'étais trop fatiguée pour le faire. Ce n'était pas son rôle ni le bon moment. De plus, elle fait ses études à Paris aujourd'hui et nous avons "perdu" cette année ensemble...

 

Et mon mari qui a dû poser de nombreux jours sans solde, pour s'occuper de notre fils et de moi-même, qui a vu sa femme dépérir et diminuer de jour en jour!!!!! 

 

Je vous passerai le nombre de spécialistes que j'ai consultés, les frais engagés pour espérer aller mieux...

Je savais que ce n'était pas dans ma tête, je savais que c'était dans mon corps. Mon corps avait 80 ans mais moi dans ma tête j'en avais 40.

 

Après de nombreuses recherches sur internet j'ai fini par aller voir un allergologue qui a bien voulu m'écouter et prendre mon mal être au sérieux en me faisant les tests qui ont révélés que  OUI, j’étais allergique +++ au nickel. 

J'ai donc vu 2 spécialistes et 1 à bien voulu me retirer mes implants le 25 juillet 2018 qui sera 1 anniversaire à fêter : le 1er jour du reste de ma vie !

 

Depuis, je vais beaucoup mieux, il me reste du chemin à faire mais une grosse partie de mes douleurs a disparu, ou du moins s'est atténuée. 

 

Et aujourd'hui, je ne me lève plus fatiguée, j'ai retrouvé mon corps de 40 ans et ce n'est pas encore totalement le bonheur mais ça y ressemble fortement.

Avant, je ne pouvais pas marcher plus de 15mn, plus courir après mon fils. Aujourd'hui, je refais du vélo, j'ai pu faire une rando de 2h (tranquillement mais je l'ai fait sans courbature le lendemain)

 

Ca paraît banal mais quand on a été privé de tout ça, je peux vous dire qu'on apprécie chaque petit moment, chaque victoire, chaque jour sans trop de douleur !

 

Voilà, alors courage à toutes et il faut y croire, la vie est belle SANS Essure !!

 

PS :  à 40 ans, j'ai fait ma première mammographie et on m'a découvert 1 grosseur bénigne au sein droit.

 

On m'a dit que ça n'était rien mais depuis je suis surveillée tous les 6 mois. Et en septembre 2018, on s'est aperçu que ça avait grossi donc je refais 1 écho dans 1 semaine... 

 

Suite en novembre 2019

 

1 an et 3 mois après le retrait de mes implants, je vais beaucoup mieux, merci. J'ai toujours quelques douleurs parfois, de grosses fatigues inexpliquées, mais dans l'ensemble je revis et je profite.

 

J'ai été suivie par un psychologue spécialisé dans les traumatismes violents qui pratique la méthode EMDR. C'est une thérapie préconisée pour les gens victimes d’attentats ou de terribles traumatismes. Cette thérapie a fait ses preuves et m'a permise d'avancer et de me libérer de cette peur de souffrir à nouveau et j'ai réalisé que mon corps guérit et se purge de cet empoisonnement aux métaux. La psychologue m'a aussi permise de ne pas me sentir coupable, ni responsable de ce que j'avais subi. Je ne suis plus à guetter la moindre anomalie ni le moindre dysfonctionnement de mon corps car c'était devenu phobique. 

 

Cela a été libérateur et me permet d'être heureuse aujourd'hui même si je n'oublie pas les 2 années de souffrance pour ma famille et moi-même.

 

J'espère que pour vous aussi le chemin est bénéfique et je le souhaite à toutes les victimes. 

Après je pense qu’une thérapie est nécessaire et peut nous aider à avancer. 

Mais comme toujours, c'est encore des frais que nous n'aurions pas dû avoir à supporter.

 

Je vous remercie de la publication de mon témoignage et encore merci pour aux bénévoles votre implication.