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Sophie : "Presque 3 mois après l'explantation, je revis !"

Avant toutes choses, je tiens à remercier les bénévoles de l'association RESIST pour leur aide précieuse, ainsi que les adhérentes de ma région avec lesquelles j'ai pu discuter au téléphone.

J'ai passé beaucoup de temps à lire les témoignages des femmes sur le site afin de retrouver des similitudes avec mes symptômes, et souvent je me suis dit que je n'étais pas aussi atteinte que la plupart des porteuses car je ne suis ‘qu’intolérante’ au nickel et pas allergique. Cependant, au fil des années, le corps ne supporte plus et l’inflammation flambe !

Je souhaite à mon tour apporter mon témoignage et apporter de l’optimisme si vous êtes sur le point d’être explantée.

 

Je portais les implants ESSURE® depuis juin 2011 et j'ai subi l'explantation le 31 janvier 2025 par l'ablation des trompes et des cornes utérines. Comme les implants étaient bien placés, le gynécologue a dû 'creuser' un peu plus afin d'extraire complétement l'implant droit ; il était bien abimé par le temps et s'est délité au moment du retrait, heureusement le gynécologue a pu récupérer le gros morceau ; un fragment de 2 mm est toujours dans mon utérus mais au vu de la disparition des symptômes invalidants, il ne sera pas nécessaire de m'enlever l'utérus qui d'ailleurs est sain.

Auparavant, pendant ces longues années, comme toutes les femmes porteuses des Essure®, je n'ai jamais fait le lien entre les implants et mes douleurs ligamentaires, articulaires, les vertiges rotatoires la nuit, les règles douloureuses et hémorragiques etc. ! jusqu’en en aout dernier grâce à un article sur Facebook ! Quel choc vraiment de comprendre enfin et surtout l'envie urgente de me faire enlever ces m.... au plus vite. J’ai eu de la chance d’avoir trouvé un gynécologue très compétent, qui n'a pas hésité une  seconde à m’opérer dans le respect du protocole.

 

Peu de temps après la pose des implants, je suis allée vivre en Guadeloupe pendant 4 ans et je me disais que le climat humide et chaud ne me convenait pas... j’avais toujours mal quelque part sans parler des règles hémorragiques... En rentrant en métropole, mes douleurs étaient toujours présentes alors mon médecin généraliste m’a prescrit des radios, des échographies ainsi qu'une Irm, car je souffrais énormément des hanches et du coccyx la nuit, j’avais une barre douloureuse dans les reins et j’étais obligée de me positionner en fœtus pour me soulager.

J’avais également de grandes difficultés pour me mettre debout ou m'asseoir sur les toilettes dans la nuit ! A partir de 4 heures du matin, j'étais réveillée par ces douleurs ; je ne pouvais pas trainer au lit car j'avais l'impression d'avoir des poignards à la place des hanches, je me bloquais également du bas du dos régulièrement. J’avais également régulièrement mal pendant des heures au côté droit au niveau intestinal, gynécologique et même au rein gauche. Tous les résultats des examens étaient négatifs.

Ces quatre dernières années, ces troubles se sont aggravés mais j'ai mis cela sur le dos de la pré ménopause, de l'arthrose peut être ? j'ai en plus du psoriasis depuis l'adolescence, il s’était aggravé et réactivé. J'ai même eu une prise de sang pour savoir si je ne développais pas de l'arthrite psoriasique (négatif).

 

J'avais du mal à marcher longtemps car j'avais une douleur à la hanche gauche même la journée, et depuis quelques mois, une boiterie permanente de la jambe gauche s'était installée. Assise, j'avais une douleur diffuse et continue dans les hanches et le bassin, avec fourmillements dans les pieds. Mon bas ventre était toujours lourd et douloureux., j'ai eu soudainement des douleurs articulaires et musculaires à la mâchoire droite. J'ai eu un diagnostic de bruxisme et je porte depuis 6 mois une gouttière mais j’ai dû refaire 4 couronnes trop usées par le bruxisme ; je vais bien mieux. J’ai eu également un abcès sur une dent dévitalisée que le dentiste ne comprenait pas, cela m’a valu un arrachage et un bridge... !

On a posé également il y a 5 ans (mais cela faisait un moment que j’avais le problème), un diagnostic d'urgenturie urinaire et de pollakiurie nocturne et diurne, j'ai un appareil d'ondes que je place au quotidien pendant 20 minutes sur le nerf tibial, cela m'a aidé mais depuis le retrait des Essure®, la situation s’est fortement améliorée !! j’urine tellement moins souvent la journée ! la nuit je me lève au moins une fois de moins.

J'avais de temps en temps des brulures à la miction sans infection, des diarrhées et des crampes abdominales la nuit, des difficultés à digérer.

 

J'avais également de la tachycardie tous les jours, je n'ai pourtant aucun stress au travail et dans ma vie personnelle. Je suis en carence de vitamine D (provoque des vertiges) malgré la supplémentation alors que je sors et que je vis dans le Vaucluse. J’avais également de temps en temps des éruptions de plaques rouges douloureuses sous les bras (ce n'est pas une allergie aux déodorants).

Mais surtout !! je perdais mon énergie petit à petit, tout me paraissait insurmontable, dès que je faisais du sport ou que nous partions en visite lors de voyages, je souffrais toute la nuit des jambes, des hanches, je redoutais le moment où je devais faire des efforts physiques.

Je disais à mon époux que je vieillissais mal et que je m'inquiétais pour l'avenir ! descendre et monter des escaliers était une épreuve, je devais me tenir à la rampe ou au mur car j'avais l'impression que j'allais tomber et surtout cela me demandait beaucoup d’efforts à cause des douleurs articulaires. Mon mari devait me pousser aux fesses pour que je puisse me lever du canapé et même sortir de la piscine l’été. J’étais comme au ralenti, d'avoir vieilli physiquement et d’avoir comme une pesanteur autour de moi qui me ralentissait.

 

14 ans avec les implants c'est très long ! J’aurais pu être alertée bien plus tôt car j'ai travaillé comme secrétaire médicale en Guadeloupe pour un gynécologue !!! je lui avais même parlé des implants en 2015 car j'avais lu un article, il m’avait répondu que "c'était dans la tête des femmes".... Sujet clos pour moi, puis, je me suis fait la réflexion que je n'avais pas tous les graves effets secondaires des femmes qui témoignaient. Donc j'ai continué ma vie. Tous ces maux décrits arrivent petit à petit, insidieusement...

Le gynécologue qui m'a placé les implants m’a vu chaque année en consultation et ne m'a jamais informée ni même questionnée sur mon état de santé !!! je l'ai consulté en mars 2024 et je lui ai parlé de mes lectures, il a voulu me rassurer en m’affirmant " les Essure ont été retirées du marché car elles faisaient de l'ombre à la pilule contraceptive. J’ai compris à ce moment-là qu'il me prenait pour une idiote. Je lui en veux beaucoup car il est obligatoirement au courant des problèmes !!!!!! je lui parlais pourtant de mes règles hémorragiques ainsi que de mes douleurs articulaires...

 

Cela fait presque 3 mois que je suis explantée et les résultats sont tellement positifs !!! je me sens bien mieux, je me sens plus 'légère ' plus dynamique, je revis !!! on me dit même que j'ai meilleure mine.

J’ai été opérée à 9h00 du matin, je me suis levée à 14h pour aller aux toilettes ; je me suis rendue compte que j'avais déjà moins de difficultés à m'asseoir sur les toilettes ! la tachycardie quotidienne a cessé également presque du jour au lendemain.

De jour en jour, malgré les désagréments des suites opératoires, les fourmillements et les douleurs dans le bassin ont disparu ainsi que la boiterie à gauche.

J’ai repris l'aquagym et la marche il y a trois semaines, tranquillement ; la nuit, je n'ai aucune douleur liée à l'activement physique de la journée ! je n'ai plus mal à la hanche gauche depuis une quinzaine de jours ; je peux monter les escaliers et les descendre sans me tenir et sans douleurs, et surtout j’ai gagné en vitesse !

Évidemment, je garde toujours quelques douleurs aux genoux, il faut encore du temps pour que l’inflammation disparaisse, mais il faut prendre en compte également l’âge et la ménopause.

En constatant l’amélioration de mon état général, je suis triste à l’idée qu'il y a encore tant de femmes qui vont mal ou qui développent des maladies incurables dus aux métaux lourds ; je suis triste qu'elles perdent de belles années de vie en bonne santé. Nous sommes niées par les pouvoirs publics malgré le travail formidable des associations de défense.

 

Encore merci à tous les bénévoles pour leur implication quotidienne.

Bon courage à mes sœurs futures explantées ; il y aura forcément un mieux !

Amicalement. Sophie