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Stéphanie : victime d'Essure®, je veux (re)vivre

Témoignage de Stéphanie C.

(juin 2017)

 

Je m’appelle Stéphanie, j’ai 32 ans, je suis moi aussi une Victime d’ Essure, et je veux (RE) vivre.

 

J’ai eu un parcours gynécologique difficile, je suis maman de 4 enfants mais j’ai eu 19 grossesses.

Les kystes ovariens dès l’âge de 13 ans et les fausses couches ont fait partit de mon parcours de femme, mais aussi de mère.

 

Jai tout testé, pilules à dosages divers,  Implan#n, Stérilet en cuivre, stérilet hormonal, rien ne me vas, ou bien je tombe quand même enceinte. J’ai fait plusieurs demandes de ligature des trompes, mais toutes refusées de par mon jeune âge.

 

En aout 2014, je tombe de nouveau  enceinte. Un passage aux urgences suite à des douleurs dans le ventre nous alerte d’une GEU. Je serais traité par meth#trexate.  Je « supplie » encore le personnel hospitalier de prendre en considération mes soucis dut à toutes ces grossesses et problèmes de méthodes de contraception. Je suis enfin entendu par un gynécologue libéral de l’hôpital qui accepte de me recevoir pour parler de la stérilisation. Je prends donc rdv avec lui pour la fin de l’année.

 

Décembre 2014 : Je rencontre enfin mon futur chirurgien, je lui relate mon parcours gynécologique difficile, il m’écoute avec attention et admet que ma situation n’ est plus possible qu’ a chaque nouvelle grossesse , et donc GEU et fausse couche, je suis en danger.

 Il me parle de la fameuse méthode ESSURE, pour lui sans danger, sans aucun effet secondaire, et adapté à mon jeune âge puisque moins abrasive.  Je luis donne mon accord, tellement heureuse d’être enfin comprise. La date d intervention est fixée au 17 avril 2015, veille de mes 30 ans, après les 4 mois de réflexion obligatoire.

 

17 avril 2015 : Je rentre à hôpital pour mon intervention,  tellement heureuse d’être bientôt enfin tranquille. Je vois mon gynéco avant de rentrer au bloc et lui exprime ma joie et lui renouvelle mes remerciements, lui disant qu’il me fait un beau cadeau d’anniversaire. L’opération se passe sous AG, tout va bien. Je rentre chez moi sans aucune douleur.

Une semaine après l’intervention les ennuies commencent…

Une forte fatigue se fait ressentir, je mets ça sur le dos de l anesthésie. Les jours passent, la fatigue est de plus en plus oppressante, j’ai également des troubles de la mémoire.  Et surtout une transpiration excessive. Mes règles sont bizarres, un coup inexistante, un coup hémorragique. Je me demande si je ne deviens pas ménopausée.  Mon humeur fluctue.

 

3 mois après la pose : Je parle de tous ces désagréments au chirurgien lors du contrôle post-op. Il me dit que c est impossible que je sois entrain de ménopausée que je suis bien trop jeune. Et que mes symptômes il ne sait pas ce que c’est. Que mes Essures sont bien en place donc pas d’inquiétude.

Au revoir madame, ça fera 48€

 

Les semaines, les mois passent

Mon dos me fait souffrir, j’ai mal en haut des fesses, je ne tiens plus assise très longtemps. Mes poignets et chevilles se bloquent, craquent. Mon corps est lourd. Mon bassin se déboite à convenance. Je souffre même allongé ne pouvant me tourner sur le coté sans prendre appuie. Je souffre rien qu’en appuyant sur la pédale d embrayage.  Je n’ai plus de libido non plus, mais à coté de mes douleurs articulaires franchement je m’en fiche.  Mon visage devient fatigué, triste, usé, Jai des poches sous les yeux.  D’ ailleurs mes yeux me font mal, je souffre de sécheresse oculaire, ma tension oculaire est monté à 38. On me suspect un glaucome précoce.  Je souffre également de trouble urinaire, impossible de me retenir d’aller au toilette toutes les 30min de jour comme de nuit.

Je tombe en dépression.  J’ai plus envie de vivre. Je me bats contre moi-même. Je prends 25kg.

Mon comportement change, je deviens agressive, renfermée. Je prends tout à mal. Je m’isole. Le médecin me donne des antidépresseur et des stabilisateurs d’humeur, parce que je suis certainement bipolaire maintenant….

Je décide de voir un ostéopathe kiné qui me fait passer des radios, et me détecte 3 maladies osseuses qui habituellement se déclare souvent chez la femme âgée de plus de 65 ans, le sacrum et le coccyx de fêlés également… Mon kiné me dit qu’en 30 ans de carrière il n’a jamais vu une femme de mon âge autant « cassée ».

 

Décembre 2016 : Jentends à la télé et sur les réseaux sociaux parlé de l’association RESIST et de toutes ces femmes qui souffrent des même symptomes que moi. Je en ais la chair de poule en vous écrivant, je fais enfin le lien avec ESSURES, ce poison….

 

Février 2017 : je revois le chirurgien qui me les as posés et lui demande le retrais. Je luis parle de l’association, de toutes ces femmes dans le même cas. Il me prend pour une folle, me dit que je devrais reprendre mon traitement contre la dépression, que je devrai perdre du poids car je suis trop grosse et que peut être que j’irais mieux. Il me balance que je regrette d’être stérile et qu’il est sur que je reveux un autre enfant. J’étais malheureuse, en colère.

Une victime de la même ville que moi présente sur la page facebook de l’association me donne le nom de son chirurgien, que je contact immédiatement. Il me donne rdv pour début avril.

 

AVRIL 2017 : Rencontre avec le chirurgien qui m’a sauvé la vie. 

Je lui parle de tous mes symptômes,  il accepte de m’opérer pour me les retirer. L’opération est fixée au 2 mai.

 

2 mai 2017 :   le jour où Jai repris gout à la vie.

L’opération s'est bien passé, j ai subi une salpingectomie bilatérale.  Le chirurgien m’a dit que tout s étais bien passé, qu’il avait retiré essures et les trompes sans aucun problèmes.

Je me suis remise de l’intervention par célio en une semaine.  Mais toujours angoissée à l’idée qu’il pourrait rester un morceau. Je passe donc une radio ASP le 7 juin 2017. Plus rien il n’y a plus rien !!  Je remercie infiniment mon chirurgien que je vois juste après.

 

Je ne suis plus fatiguée, j'ai déjà repris le sport,  je n'ai plus aucune douleur musculaire ni articulaire, ni signe de dépression et de trouble urinaire. J’ai adhérer à l’association pour continuer de soutenir notre cause, nous victimes d’Essure et incomprises.