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Virginie : "10 ans sous Essure et 4 ans après retrait"

55 ans. Implantée en décembre 2005 et explantée en janvier 2017 

Voici de mes nouvelles 10 ans sous Essure et 4 ans après retrait...

  

Sous Essure, les problèmes sont allés crescendo. Les premières années, j'ai eu pleins de soucis que je n'avais jamais eu auparavant mais gérables malgré tout : malaises, vertiges, allergies en tout genre, nerf d’Arnold, tennis elbow, grosse entorse à la cheville qui s’est transformée en algodystrophie, 2 hernies discales aux cervicales...etc. 

Par contre, au bout de la septième année, mes soucis ont pris de l'ampleur car je n’avais plus une vie normale.

 

J’avais des douleurs articulaires et musculaires insupportables qui étaient devenues handicapantes puisqu'elles ne m’ont pas permis de continuer la randonnée que je pratiquais depuis plusieurs années, le ski et l'aquagym. Une fatigue ingérable m'obligeait à m’allonger plusieurs fois par jour, j'avais des allergies de plus en plus envahissantes, des otites séreuses avec perte d'audition, une capsulite à l'épaule droite, des sinusites impossibles à enrayer, une perte inquiétante de cheveux, un gros problème pour m'alimenter avec selles noires tous les matins au lever à jeun, et surtout, des démangeaisons anales très désagréables !

 

Ce sont d'ailleurs ces dernières qui m'ont permises de faire la relation avec Essure, surtout lorsque j’ai vu sur internet que ces implants étaient à base de nickel alors que je suis allergique, et qu'il était justement préconisé de ne pas en mettre aux personnes comme moi.

 

Je suis donc retournée voir le gynécologue qui m'avait placé les Essure 7 ans auparavant à 130 km de chez moi (car j’avais déménagé entre temps). Ce Monsieur a été dans la compassion mais obtus dès qu'on parlait de son produit Essure. Me disant que cela ne pouvait pas venir de là et que je faisais forcément un candida albican avec les symptômes que je décrivais. 

 

Mais il m’a vu tellement dépitée ce jour-là, qu’il m’a proposé d’enlever les Essure si je le souhaitais car il savait faire (formé aux Pays Bas) et qu'il n'était pas là pour m'obliger à les garder. Par contre, lorsqu’il m’a informé que les Essure ne sont pas prévus pour être enlevés et qu'il fallait faire une hystérectomie, j’ai pris peur et j'ai préféré m'en tenir à son premier discours. J'ai aussi pensé à ce moment-là à mon entourage qui ne comprendrait sans doute pas que j'aille à l'encontre du diagnostic d'un spécialiste, préférant à la place une opération lourde avec hospitalisation loin de la maison. 

 

Mes analyses au candida Albican se sont révélées négatives. Je me suis alors beaucoup documentée pour essayer de comprendre par moi-même ce qu'il m'arrivait. Et c'est le livre du Docteur Michel Lallement qui m'a sauvé : "Les Clés de l'alimentation santé" car j'ai suivi tous ses bons conseils... 

 

Pour mes intolérances alimentaires, j’ai fait un test pendant une semaine en enlevant le lait et le gluten de mon alimentation pour me rendre compte que ça allait mieux. N’étant pas capable de continuer au-delà car trop contraignant pour moi, je me suis tournée vers un laboratoire spécialisé à Metz pour faire des analyses de sang pour repérer mes intolérances, me permettant ainsi d’exclure de mon alimentation tous les produits incriminés. Et petit à petit, j’ai réussi à refaire ma flore intestinale (sur plusieurs mois) à l'aide de pré et probiotiques et de Glutamine (acide aminé que prennent les sportifs contre la porosité intestinale). J'ai revu mon alimentation et je me suis tournée vers des produits non transformés et de préférence frais et bio (panier AMAP). 

 

Je me suis aussi “attaquée” aux métaux lourds et cochonneries en tout genre. J'ai entrepris un gros chantier chez mon dentiste pour enlever tous les métaux en bouche. J'avais 17 amalgames au mercure, 1 amalgame blanc à base de bisphénol A et des couronnes à base de Nickel/chrome. No comment ! 

 

J’ai fait la dépose de tous les amalgames au mercure suivant un protocole très précis pour éviter de m’intoxiquer un peu plus. Et j'ai tout remplacé par de la céramique. Le chantier a duré 3 ans, cela et m'a coûté une blinde ! Mais je n'ai jamais regretté ce choix car il m'a permis de commencer à voir le bout du tunnel. Et au passage, j'ai informé ma dentiste qui utilise depuis ce protocole.

 

Pour mes douleurs articulaires et musculaires, je suis allée consulter un rhumatologue sur les conseils de mon médecin cette fois. Il m'a fait faire une scintigraphie osseuse et il en est ressorti une piste inattendue : Un foyer infectieux au niveau de la mâchoire supérieure alors que mon dentiste n’avait rien vu sur ses radios classiques ! J'ai donc fini chez un édodontiste qui a réussi à me rattraper 2 dents que j'allais perdre. 

 

Et mes 1ères analyses de sang ont révélé un facteur rhumatoïde bien positif fin 2012, que j'ai toujours depuis. 

 

Et puis est arrivé le 9 décembre 2016... Comme tous les matins, me voilà sur internet en train de lire les infos et j’ai vu la photo de Marielle K. et le combat qu'elle menait contre les Essure. 

 

GROS TILT dans ma tête !!! J'ai sauté sur mon téléphone et j'ai pris un premier RDV avec un chirurgien près de chez moi pour enlever ces poisons. Pour moi, cela ne faisait aucun doute, les Essure était la source de tous mes problèmes. Mais je me suis vite heurtée à un discours d'un autre siècle que je préfère taire au risque d'être grossière. J'ai donc très vite rappelé le gynécologue qui m'avait placé les Essure, qui a tout de suite été "OK" pour me les enlever puisque nous avions déjà eu la discussion quelques années auparavant. 

 

J’ai subi une salpingectomie bilatérale + hystérectomie subtotale sous coelio mais par ouverture laparotomie (sur mon ancienne césarienne). Les suites opératoires ont été très bonnes. Le travail a été fait proprement. Les ressorts ont été sortis entier sans les sortir des trompes de Fallope qui ont été sorties elles-mêmes entières. 

Sous Essure, j’ai été traité pendant un an au Pl@quenil pour un Gougeront Sjorgen (que je n'avais finalement pas). 

 

Mon rhumato m’a ensuite parlé d’arthrite rhumatoïde car il était certain qu’elle allait pointer le bout de son nez. Et sept ans plus tard, juste avant de partir à la retraite, il m'a avoué que j’étais un mystère pour lui car rien ne se déclarait franchement et qu’il ne savait pas ce que j’avais ! Entre temps, j'avais quand même enlevé les métaux en bouche et les Essure. Et si au début il ne l'entendait pas, à force de discussion, il a fini par admettre qu'il y avait sans doute un lien. Surtout lorsqu'il a trouvé une autre patiente "mystère" comme moi dans sa patientèle qui avait Essure. Il l'a donc informée. 

 

J’ai aussi consulté un pneumologue à plusieurs reprises car j’avais des problèmes de souffle. J’ai consulté aussi un gastro-entérologue pour des problèmes de transit énormes et de reflux, les échographies revenaient RAS, j’ai aussi fait des échographies de la thyroïde durant toutes ces années et toujours RAS et je ne compte plus le nombre de scanner, IRM et radios pour mon squelette. 

 

Mon rhumato m'a envoyé en dernier recours chez deux grands spécialistes au CHU de Marseille. D'abord chez "The" spécialiste en médecine interne (Le docteur House de Marseille m'a-t-il dit) qui m'a simplement dit après avoir écouté mon parcours : "je ne sais pas ce que vous attendez de moi car vous vous êtes soignée toute seule" ?!... J'ai cru à une mauvaise plaisanterie, mais mon mari qui m'accompagnait m'a remise sur les rails. Et après analyses, la conclusion reçue par courrier a été : "Vous n'avez pas de maladie auto-immune à ce jour".

 

Puis chez une grande spécialiste en rhumatologie qui m'a ouvertement dit qu'avoir gardé Essure aussi longtemps n'a pas joué en ma faveur et m'a suggéré de continuer le sport pour éviter de "manger" des anti-inflammatoires ou anti-douleurs car j'ai toujours refusé de le faire pour éviter de retomber dans les problèmes intestinaux.

 

J'ai été déclarée travailleur handicapé (à cause de mes problèmes de concentration et de douleurs) et j'ai fait le "choix" d'arrêter de travailler pour me soigner et profiter du reste de ma vie pour pouvoir m'occuper de ma famille.

 

Aujourd'hui cela fait 4 ans que j'ai enlevé ces poisons d'Essure et je peux affirmer que j'ai évolué dans le bon sens. Seuls mes problèmes rhumato persistent car j'ai basculé dans le problème auto-immun irréversible (facteur rhumatoïde positif), mais j'ai décidé de vivre sereinement et accepter mes douleurs pour les dompter. Et cela marche assez bien car le moral est un bon moteur.

 

Des séquelles j’en ai c’est sûr en ayant gardé ces poisons pendant 10 ans, c’est pour cela que je conseille aux filles indécises pour enlever ces poisons de ne pas attendre le gros bug !

 

Je tiens à préciser que sans RESIST, les informations et le soutien dont j'ai pu disposer, je n'aurais jamais pu aller aussi vite dans mes démarches. J'ai adhéré en décembre 2016 dès que j'ai vu l'alerte de Marielle K.

 

Et 4 ans après je suis toujours dans cette association formidable qui aide les victimes des Essure au quotidien sans relâche. La nouvelle équipe est tout aussi impliquée. Bravo !

 

Bon courage à toutes.